LA RECONSTRUCTION COGNITIVE DE LA PAROLE INVERSEE : ETUDE DE L'INTELLIGIBILITE COMME INDICE D'UNE CAPACITE COGNITIVE HUMAINE. Claire Grataloup - claire.grataloup(at)etu.univ-lyon2.fr 1ère année de thèse Laboratoire Dynamique du Langage (UMR 5596) Cette étude avait pour but d'explorer le rôle des connaissances de bas et de hauts niveaux dans la reconstruction de la parole inversée en français chez des sujets normo entendants. L'expérience 1 montre une perte d'intelligibilité lorsque la dégradation de signaux de parole (mots et non-mots) augmente. Les mots font appel aux connaissances lexicales (hauts niveaux) alors que la reconstruction des non-mots se base essentiellement sur les mécanismes sensoriels (bas niveaux). La reconstruction des non-mots présente une extrême variabilité interindividuelle, qui corrèle avec la fonctionnalité du Système Efférent Olivo-Cochléaire Médian (SEOCM) des sujets (Expérience 2). Une étude électrophysiologique (Expérience3) vient compléter ces données. A chaque présentation d'un signal de parole inversé, nous observons une MMN (dont l'amplitude ne dépend pas du niveau de dégradation) et une onde négative frontale plus tardive (N600) qui apparaît seulement pour les niveaux de dégradation les plus forts. L'ensemble de l'étude met en évidence une importante variabilité interindividuelle pour la reconstruction de la parole inversée. Au niveau perceptif (non-mots), le SEOCM est responsable de cette variabilité ; alors qu'à un niveau plus intégré (mots) des stratégies lexicales semblent pouvoir compenser la faiblesse auditive. L'onde N600 des enregistrements de PE auditifs correspondrait aux efforts de restauration post-lexicale.