EFFETS DE DÉGRADATIONS TEMPORELLES D'INDICES ACOUSTIQUES SUR LA PERCEPTION DE LA PAROLE Caroline Jacquier - jacquier(at)isc.cnrs.fr 1ère année de thèse Laboratoire Dynamique Du Langage UMR CNRS 5596 (Lyon) De nombreuses études ont démontré la puissance de la transition formantique comme indice acoustique dans la compréhension de la parole. Selon Tallal (1980), le déficit de traitement phonologique chez les dyslexiques serait le reflet d'un déficit de traitement et d'intégration de l'information linguistique lors de changements acoustiques rapides et brefs telles que les transitions formantiques. Dans une étude de Serniclaes et al. (2001), lors de l'écoute d'un continuum [ba]-[da], les lecteurs normaux présentent une plus grande variabilité dans leurs performances de discrimination que les dyslexiques. On peut alors se demander si des variabilités importantes dans la capacité à traiter ces informations brèves se retrouvent parmi des sujets sans trouble du langage spécifié, et si ces variabilités corrèlent d'une part avec les capacités auditives et d'autre part avec un niveau de lecture. L'expérience présentée porte sur la compression temporelle de la transition formantique dans des non-mots bisyllabiques CVCV construits à partir de quatre occlusives : non voisées /pt/ et voisées /bd/ et de deux voyelles : /i/ et /a/. Nous mettrons en évidence une hétérogénéité des capacités de perception entre les individus sains et montrons comment ces capacités sont liées aux évaluations des processus auditifs et aux performances en lecture.