Deuxièmes Journées Perception Sonore 2012

10 et 11 décembre 2012

CNRS Laboratoire de Mécanique et d'Acoustique

31, Chemin Joseph Aiguier

13009 Marseille


Effet de la cadence de présentation d'impulsions acoustiques sur la perception de la durée : implication (ou pas) pour le codage des sons dans l'implant cochléaire.


Pierre STAHL

Laboratoire de Mécanique et d'Acoustique, CNRS, UPR 7051 31, chemin Joseph Aiguier, 13402 Marseille Cedex 20.

Les implants cochléaires (IC) ont vu leur cadence de stimulation augmenter grandement ces 15 dernières années, pouvant atteindre les 5000 impulsions par seconde (ips) par canal. Cependant, aucune amélioration significative sur des tâches de reconnaissance de la parole n'a été observée pour des cadences supérieures à 500 ips. Une explication possible est que ces cadences de stimulation élevées induisent une forte adaptation dans le nerf auditif, se traduisant par une chute exponentielle du taux de décharge des fibres nerveuses. Cette adaptation pourrait empêcher les neurones de suivre les fluctuations temporelles rapides des sons. Cette étude vise à étudier des corrélats perceptifs possibles de l'adaptation neuronale chez les sujet normo-entendant et implantés cochléaires. Nous nous basons sur le fait qu'un signal possédant une enveloppe amortie (comparable à l'amortissement engendrée par l'adaptation) est perçu comme étant plus court qu'un signal stationnaire de même durée physique. Huit sujets normo-entendants ont pris part à des tâches d'ajustement de durée de sons complexes ayant différentes cadences de stimulation, allant de 50 (cadence non-adaptante) à 800 ips (cadence adaptante). Contrairement à notre hypothèse, les sons ayant une cadence élevée ont été perçus comme plus long que ceux ayant une cadence faible, résultats que nous discuterons.