Deuxièmes Journées Perception Sonore 2012

10 et 11 décembre 2012

CNRS Laboratoire de Mécanique et d'Acoustique

31, Chemin Joseph Aiguier

13009 Marseille


Intelligibilité binaurale en présence de sources de bruit non-stationnaire dans les salles.


Mathieu LAVANDIER et Benjamin COLLIN

Université de Lyon, Labex CeLyA, Ecole Nationale des Travaux Publics de l'Etat (ENTPE), Laboratoire Génie Civil et Bâtiment (LGCB), Rue M. Audin, 69518 Vaulx-en-Velin Cedex

Pour comprendre de la parole dans un environnement bruyant, un auditeur doit séparer la voix cible des bruits concurrents. En présence de bruit non-stationnaire, les modulations d’amplitude de l’enveloppe du bruit peuvent permettre de mieux comprendre la cible quand le rapport signal/bruit est grand. Cette écoute dans les « trous » du bruit est potentiellement moins efficace dans les salles, où la réverbération tendra à boucher les trous en réduisant les modulations d’amplitude du bruit. Par ailleurs, une source de bruit est moins masquante lorsqu’elle est séparée spatialement de la voix cible. Ce démasquage spatial est lui aussi limité par la réverbération des salles qui modifie les indices binauraux sur lesquels repose le démasquage. Le but de cette étude était de quantifier et prédire ces phénomènes, tout en évaluant leurs interactions potentielles. Le seuil de réception de la parole a été mesuré en présence d’une ou deux sources concurrentes, en simulant au casque l’écoute de sources à différentes positions dans différentes salles. Les sources concurrentes émettaient du bruit stationnaire modulé par zéro, une, deux ou quatre voix. Un modèle est proposé pour décrire l’influence de l’écoute dans les trous, du démasquage spatial et de la réverbération (coloration, réduction des modulations d’amplitude, modifications des indices binauraux) sur l’intelligibilité de la voix cible.