Deuxièmes Journées Perception Sonore 2012

10 et 11 décembre 2012

CNRS Laboratoire de Mécanique et d'Acoustique

31, Chemin Joseph Aiguier

13009 Marseille


Projet ANR « Loudnat » : Sonie des sons naturels.


Emmanuel PONSOT1 Patrick SUSINI1 et Sabine MEUNIER2

  1. Institut de Recherche et de Coordination Acoustique/Musique et Unité Mixte de Recherche 9912, CNRS, 1 place Igor Stravinsky, 75004 Paris,
  2. Laboratoire de Mécanique et d'Acoustique, CNRS, UPR 7051, 31, chemin Joseph Aiguier 13402 Marseille Cedex 20.

L’influence du profil temporel d’un son sur sa sonie (intensité perçue) a été étudiée en psychoacoustique. En particulier, les sons croissants sont perçus plus forts que les sons décroissants (en niveau), et les causes de cette différence perceptive ne sont toujours pas clairement identifiées. En supposant que des pondérations temporelles perceptives distinctes entre ces eux types de sons sont à l’origine de la différence observée, une expérience psychoacoustique adoptant une approche « psychophysique moléculaire » a été conduite afin de déterminer les contributions respectives de différents segments temporels des sons croissants et décroissants sur leur sonie. Les stimuli employés, des sons purs d’une durée de 2 s, étaient constitués de 16 segments stationnaires juxtaposés, dont les niveaux variaient autour d’un profil temporel soit croissant [65-80 dB SPL], soit décroissant [80-65 dB SPL]. Pour chaque type de profil, une classification en deux groupes fort/faible a été réalisée dans une tâche de discrimination en sonie globale. Les réponses des auditeurs, corrélées aux différentes variations de chaque stimulus, ont permis d’extraire les « poids perceptifs » des 16 segments de chaque profil. Les premières analyses révèlent que ce sont globalement les 3 derniers segments des sons croissants, et à l’inverse, les 3 premiers segments des sons décroissants qui reçoivent des poids perceptifs significativement non nuls. Les patterns de pondération obtenus sont par ailleurs symétriques. Ces résultats suggèrent l’existence d’un phénomène perceptif commun de « saillance », où l’attention des auditeurs jugeant la sonie est exclusivement portée sur les segments de niveau sonore maximal, de la même façon pour les sons croissants et décroissants. L’approche moléculaire ne permettant pas d’expliquer les différences de jugement de sonie précédemment observées entre les sons croissants et décroissants, d’autres expériences doivent donc être menées afin d’identifier le(s) phénomène(s) responsable(s) de cet effet.