THEME 5 : Perception et cognition musicale


Mardi 11 décembre, 14:30 - 15:15

Daniele Schön

Institut de Neuroscience des Systémes, Marseille.

Résonance musicale : de l’entraînement moteur au systéme miroir.

Le fil conducteur de mon exposé est la résonance. Je me servirai de la résonance physique comme une métaphore d’un certain nombre de phénomènes que l’on peut observer dans la cognition humaine. Dans un premier temps je présenterai le modèle de l’attente dynamique qui décrit la métrique musicale comme des fluctuations attentionnelles dûes au couplage (résonance) entre stimuli externes (eg musique) et oscillations internes (ondes cérébrales). Je présenterai des données qui montrent que l’écoute d’une structure rythmique/métrique influence notre perception de stimuli co-occurrent, qu’ils soient dans la modalité auditive ou visuelle. Dans un deuxième temps je présenterai la théorie du système (neurones) miroir qui montre que notre perception est aussi une imitation automatique et implicite de la façon dont un geste a été produit. Je montrerai des exemples reliés à l’audition, et plus précisément à la perception de la parole et de la voix chantée, qui illustrent le rôle des représentation motrices dans la perception du monde sonore.

Mardi 11 décembre, 15:15 - 16:00

Jean-Julien Aucouturier

Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique (UMR STMS), Paris.

"Le Fourier bien tempéré" : de l'utilisation des nouveaux outils de traitement du signal sonore pour la recherche en cognition musicale.

La communauté d'informatique musicale a developpé depuis une dizaine d'années un grand nombre de techniques de traitement du signal, qu'elle utilise pour caractériser automatiquement, par ex., les instruments de musique présents dans un morceau, l'émotion qu'il exprime, ou la similarité qu'il entretient avec 'Yesterday' des Beatles. Conceptuellement, cet effort de recherche ressemble à une sorte de "psychoacoustique généralisée" qui s'appliquerait à des constructions cognitives plutÙt qu'à des percepts ("quel est le corrélat acoustique de l'émotion: tristesse"?) - une approche qui peut sembler un non-sens pour le psychologue, mais qui, nous le soutiendrons tout du moins, présente également une formidable opportunité pour la recherche en cognition musicale de monter en puissance dans la façon dont nous contrôlons le "son" de nos stimuli: comment construire des paires de sons musicaux optimalement similaires du point de vue e.g. du tronc cérébral? comment construire des sons de violon qui activent préférentiellement les circuits d'évaluation de la vois émotionnelle?, etc. Mon intervention présentera quelques-uns des outils les plus fréquentables issus de ces recherches, ce qui leur manque et ce que des collaborations avec des cogniticiens pourraient leur apporter. On explicitera également quelques-unes des nombreuses et amusantes incompréhensions entre les 2 domaines, et comment les dépasser.