LMA - Laboratoire de Mécanique et d’Acoustique

C. Marché – Effets de contexte dans le codage et la perception de l’intensité sonore

Mots-clés : psychoacoustique, perception, intensité sonore, contexte, adaptation de la gamme dynamique, sonie

Encadrement

  • Directrice de thèse : Sabine Meunier
  • Co-directeur de thèse : Olivier Macherey
  • Organisme rémunérant : AMU

Résumé

Les études du passé nous montrent que le codage de l’intensité sonore ne peut pas être vu comme indépendant des autres sons entendus au cours du temps, donc du contexte sonore. Cette dépendance au contexte a été montrée aussi bien au niveau électrophysiologique qu’au niveau de la perception. D’un point de vue électrophysiologique, il a été récemment trouvé, chez l’animal, que plusieurs types de neurones situés à différents stades du système auditif pouvaient adapter leur taux de décharge à la distribution des niveaux sonores présentés. En d’autres termes, la gamme dynamique d’un neurone donné peut se modifier de façon à ce que le niveau auquel le neurone est le plus sensible dépende du niveau moyen des sons présentés en amont. Cette adaptation de la gamme dynamique a été observée au niveau du nerf auditif ainsi qu’au niveau du colliculus inférieur qui fait partie des voies auditives centrales (Dean et al., 2005 ; Wen et al., 2009, 2012). Ces études pourraient expliquer le paradoxe du « Dynamic range problem » : suivant le contexte, seule une portion de la gamme de niveaux audibles dans le silence est représentée fidèlement à la périphérie du système auditif. D’un point de vue perceptif, il a été montré que, selon le contexte, la sonie d’un son peut être augmentée (Loudness Enhancement, Zwilslocki & Sokolich, 1974), diminuée (Induced Loudness Reduction, Epstein, 2007), ou attirée par le son précédent (Assimilation, Cross, 1973).
Ainsi, cette thèse propose d’étudier les effets de contexte dans le codage et la perception de l’intensité sonore. L’objectif sera de déterminer, dans un premier temps, si l’adaptation de la gamme dynamique est également présente chez l’homme. Nous nous attendrions, dans ce cas, à ce que nos capacités de discrimination d’intensité soient meilleures lorsque les sons à comparer sont précédés de sons ayant un niveau similaire que lorsqu’ils sont précédés de sons ayant un niveau très différent. Cette hypothèse sera testée chez un groupe de sujets normo-entendants en utilisant à la fois des mesures psychophysiques (discrimination d’intensité) et électrophysiologiques (potentiels évoqués auditifs).
On cherchera également à trouver si cette adaptation de la gamme dynamique peut expliquer les effets contextuels montrés précédemment sur la sonie. On pourra également étendre la problématique à la localisation, puisque celle-ci est basée, entre autres, sur l’analyse des différences interaurales d’intensité.

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