La parole est probablement la méthode de communication la plus usitée. C’est un moyen de communiquer rapide, robuste, et qui suscite des interactions.
Outre le sens des mots et des phrases prononcés, la parole transmet aussi des informations additionnelles sur son locuteur, telles que son état émotionnel, sa taille, ou son sexe. Cependant, il arrive que l’information de parole ne soit pas transmise correctement à cause d’interférences dues à d’autres sources sonores, que nous qualifions de « bruit ».
Mieux comprendre les processus impliqués dans la reconnaissance de la parole dans le bruit est essentiel au plan technologique. Par exemple, la démocratisation des moyens portables de télécommunication font que les personnes sont de plus en plus souvent amenées à téléphoner dans des conditions bruitées. Les prothèses auditives avec technologie sans-fil permettent la mise en place de nouvelles techniques de traitement du signal, ouvrant ainsi de nouvelles possibilités d’amélioration de la perception de la parole chez les malentendants. Une meilleure compréhension de la parole dans le bruit apparaît également primordiale pour le développement des implants cochléaires. Enfin, la résistance au bruit des algorithmes de reconnaissance automatique de la parole est, lui aussi, un enjeu majeur.
Mis à part ces défis futurs, les nouvelles technologies ont aussi créé de nouveaux outils pour l’étude de la perception de la parole dans le bruit. Les modèles computationnels développés dans les domaines de l’Acoustique des salles ont rendu possible l’évaluation des conditions d’écoute d’un lieu avant même sa construction. Les nouvelles techniques d’imagerie, d’enregistrements électrophysiologiques et d’étude du fonctionnement cognitif ajoutent elles-aussi aussi de nouvelles perspectives pour l’étude de la parole dans le bruit. Bien que l’intelligibilité de la parole ait été un sujet fortement étudié par le passé, la présence de bruit semble avoir une influence majeure sur les traitements effectués par le cerveau, même lorsque le message est transmis de façon adéquate.
Une meilleure compréhension des processus impliqués dans la perception de la parole dans le bruit nécessite des connaissances et un échange de connaissances entre chercheurs de plusieurs disciplines qui ne sont, en général, pas présents dans les mêmes conférences. De plus, ce champ de recherches peut bénéficier d’interactions entre l’industrie et le milieu académique. Les ateliers SPIN ont pour but de créer une plate-forme d’échanges pour tous les acteurs de cette recherche pluridisciplinaire.
Dans les années précédentes, l’atelier s’est déroulé à Londres (R.U.), Amsterdam (P.B.), Lyon (F.), Cardiff (R.U.) et Vitoria (ES.).
