La manipulation dextre et l’interaction avec notre environnement s’appuient sur la faculté de percevoir les infimes détails des surfaces que nous touchons. Les propriétés physiques des surfaces, tel que la texture, la forme ou l’adhésion, sont perçues par la déformation de la peau qui résultent du contact entre le doigt et l’environnement. Ces indices sont cruciaux pour un contrôle précis du geste. Pourtant, avec l’introduction des écrans tactiles, la tangibilité des interfaces homme-machines se trouve réduite à une simple plaque de verre dénué d’indices tactiles, ce qui oblige une attention visuelle importante.
Les technologies haptiques promettent de restaurer cette tangibilité. En particulier, les surfaces haptiques produisent un retour d’effort directement au bout du doigt en contrôlant le coefficient de frottement. Le contrôle de la force de frottement s’effectue par la modulation en amplitude d’ondes stationnaires ultrasoniques dans une plaque de verre. La vibration de la plaque sous la peau crée une pression acoustique qui compense une partie de la force resultant de la compression des aspérités de la peau. Ainsi la surface de contact, proportionnelle à la force de frottement, est réduite lorsque les vibrations deviennent plus intense. La modulation du frottement en temps reel et en fonction du déplacement du doigt, permet de créer des bosses, reliefs et textures tactiles lorsque l’utilisateur explore la surface.
La physique sous-jacente de la modulation de frottement et la conception de ces interfaces seront discutées. Une démonstration de la surface tactile sera disponible.