LMA - Laboratoire de Mécanique et d’Acoustique

J-M. Martinez - ITER : Les contraintes multi-physiques pour placer le soleil en bouteille…

Amphithéâtre François Canac, LMA

Le 25 septembre 2018 de 11h00 à 12h00

Jean-Marc Martinez ITER et
Flavien Sabourin (doctorant LMA)

A la fin des années 90, après le second choc pétrolier et la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, le projet ITER, du grec « le chemin », voit le jour pour développer une nouvelle source d’énergie propre et durable. Il s’agit d’un projet d’ampleur internationale qui vise à démontrer la faisabilité technologique et scientifique d’un rendement énergétique positif (Q≥10) issu d’une réaction de fusion nucléaire nécessitant un environnement sous vide magnétiquement confiné.

Pour obtenir cet environnement spécifique, le projet ITER s’est dirigé vers le concept des tokamaks signifiant en Russe « Chambre toroïdale avec bobines électromagnétiques ». Outre les aimants supraconducteurs, le cryostat et autres écrans thermiques qui composent ce type de machine, les composants de la chambre à vide sont exposés à des flux de chaleur extrêmement élevés et à des efforts électromagnétiques très importants engendrés lors de disruptions du plasma.
ITER sera la première machine de fusion soumise à une certification nucléaire pour son exploitation (INB 174) et qui impose donc une réglementation forte pour sa conception, sa fabrication et son assemblage sur le site de Cadarache (France).

L’environnement multi-physique ainsi que les règles imposées par l’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) impliquent alors une conception particulièrement complexe. De nombreuses avancées technologiques ont été réalisées afin de pouvoir atteindre ces objectifs ambitieux, néanmoins de nombreux sujets nécessitent d’être approfondis tels que :

  • L’évolution des paramètres d’interface entre structures (par exemple la condition thermique en contact ponctuel et le phénomène de friction voir de matage) dans un environnement ultravide (pressions inférieures à 10-6Pa) électromagnétiquement chargé d’intensités de courant élevées (1MA) due aux disruptions plasma,
  • les couplages multi-physiques (mécanique, fluidique, thermique, électromagnétique, irradiation…),
  • les réponses vibratoires des structures lors d’évènements inertiels tel qu’un séisme et/ou une disruption plasma,
  • les contrôles de soudure par ultrason sur des matériaux hétérogènes (cuivre-acier)
  • la recherche de défauts et/ou de propagation de fissures par émission acoustique,